LYON 14.08.2025

ISÈRE LE MAIRE GILLES DUSSAULT AGRESSÉ, LE SUSPECT ÉVOQUE UN SENTIMENT DE PERSÉCUTION

Isère  Le maire Gilles Dussault agressé, le suspect évoque un sentiment de persécution

L'homme qui a violemment agressé le maire de Villeneuve-de-Marc a été arrêté et présenté à la justice. Il a reconnu avoir porté des coups avec une "ferraille" et a expliqué son geste par un "sentiment d'injustice" lié à un conflit vieux de trois ans.


Le maire de Villeneuve-de-Marc, en Isère, a frôlé la mort suite à une violente agression. Le suspect, qui a avoué les faits mais nie toute intention de tuer, a été arrêté vendredi et mis en garde à vue. Il a ensuite été déféré devant un juge d'instruction en vue d'une probable mise en examen, a précisé le procureur de Grenoble, Etienne Mateaux, ce dimanche.

Un conflit de trois ans derrière l'agression

L'homme, âgé de 60 ans, a déclaré aux enquêteurs avoir "perdu patience" à cause d'un "différend qui a envenimé" ses relations avec le maire, Gilles Dussault. Ce conflit remonte à trois ans, après l'effondrement du toit d'un bâtiment municipal sur une cabane de jardin lui appartenant. Le suspect avait même saisi le tribunal de Vienne.

"Ce conflit a généré chez cet homme un sentiment d'injustice", a expliqué le procureur. L'agresseur présumé aurait ensuite voulu "se faire justice lui-même" en entreprenant des travaux sans autorisation. "Le maire lui a ordonné d'arrêter et cette confrontation a encore cristallisé ce sentiment d'injustice ressenti par le mis en cause", rapporte le magistrat.

Des coups portés avec une "ferraille"

Gilles Dussault, toujours hospitalisé mais dont le pronostic vital n'est plus engagé, souffre de deux blessures au thorax "dans la zone cardiaque" et d'une plaie qui a traversé son biceps gauche. Le maire a indiqué avoir été frappé "avec un tournevis". Son agresseur, un de ses voisins, est ensuite revenu à bord d'un véhicule qu'il a lancé sur lui et son fils. Les deux hommes sont parvenus à l'éviter et la voiture a terminé sa course dans un mur, tandis que le suspect prenait la fuite à pied.

Durant sa garde à vue, le mis en cause, "coopératif" et sans antécédents judiciaires, a admis avoir porté des coups "avec une ferraille" à l'élu. Il a toutefois nié toute volonté de le tuer. "Il a continué, au cours de sa garde à vue, à s'estimer victime d'une injustice. Il a dit qu'on l'avait poussé à bout", a précisé le procureur. Le suspect, célibataire et sans enfants, présente un "vécu persécutif et une tendance à la réinterprétation [...] Deux couteaux ont été retrouvés sous son oreiller", a également rapporté le procureur lors d'une conférence de presse.

Le parquet a requis sa mise en examen, notamment pour tentative d'homicide sur une personne dépositaire de l'autorité publique, et a demandé son placement en détention provisoire "compte tenu de la gravité des faits".